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Naturisaçao

Artists:

 

Residency 17/7 > 30/7/2017

Public showing: 27/7/2017  Welcome for some excerpts of the work done

Eng (French scroll down)

Alessia Wyss, choreographer and stage designer, lives and works in Brussels

I grew up in the world of performing arts. This led me to question the act of showing, exposing and making the audience see. Gestures are at the center of my choreographic work as they help me design sets and build installations. I am currently adapting certain conventions of performance in order to transpose them into museum spaces and vice versa.  In doing so I seek to understand what creates meaning and experience in art.  – beyond simple and codified communication, experience beyond knowledge.
I am making devices in the image of the Situationists, only possessed by complicit bodies. In these areas, I often invite performers and dancers to welcome visitors. In that way, the audience is roaming a living and transforming space (in progress). This space of Relational art for guiding rule a method carried by interpreters that remains enigmatic for spectators.

In this performing act, I wonder what my body recounts, what it says about its memories, in a natural way and not into representation. If, as Giorgio Agamben says, dance is the perfect support of gesture and the proof of a large communicability between humans, then is the power of this wild language more complete than the imperialism of words ?

I attempt to answer this question with the body. What I see in gesture, is a magical tool, fertile and impossible to objectify – by extension it is post-colonial. Can the body think, share its thoughts and exhibit its memory ?

Naturalizaçao, is a penetrable laboratory that produces movement, writing and sound simultaneously in several bodies.It evokes the wild part which is in us, around us and essentially between us, without putting the « natural » as the purest reference. If dance is the best medium of gesture, can memories reappear by its movement ? Can recognizable figures and signifiers resurface ? Naturalizaçao tries to reveal the fertility and the wealth of the wild into an exhibition. It brings out the fragility of untamed gesture.

The galerie Zsenne's windows will confront the contradiction of being exposed and seeking the essence of the wild. I invite the audience to distinguish between inhumanity (or the strangeness) and the wild – what grows without being cultivated, what is untamed. I will be completing a table with drawings and words, to index the emerging gestures of performers. It questions the process of exposing and defining even if this is an impossible and skewed task.

From the 4th to the 8th of April 2017, this laboratory was closed but publicly viewable through Zsenne gallery's windows, in order to create a space that weakens the performers. From the 24th to the 30th of July, doors and laboratory will be open. 

During the Zsenne residency, I will add some elements to Naturalizaçao. Firstly, I will increase the number of performers, to make the exhibition last during a whole week. The process will remain the same, but each individual will be able to enter or leave the workplace whenever he feels, by introducing enter/exit rituals. Then, movements will be inspired by circus, sports and zoo-related videos. Thus, performers will identify gestures, some related to performance of form and others to their memories. Finally, the index's progression, completed day by day with drawings and words, will allow the spectator to see time passing.

FR

Alessia Wyss, chorégraphe et scénographe, vit et travaille à Bruxelles.

Je m'imprègne du monde du spectacle vivant depuis toujours. Cela me pousse à m'interroger sur le fait de montrer, d'exposer et de donner à voir. Les gestes sont la matière première de mes chorégraphies et ont aussi une place centrale dans mon travail puisqu’ils m’aident à construire des scénographies et des installations. Mon travail consiste présentement à récupérer certains codes du spectacle (show), les transposer dans des espaces muséaux et vice et versa pour comprendre et partager ce qui dans l'art peut faire sens et expérience ; au-delà d'une simple communication codifiée ; l'expérience au-delà du savoir. J'installe des dispositifs à l'image des Situationnistes mais en les habitant avec des corps complices. J'invite généralement des performers ou des danseurs dans ces espaces pour qu'ils accueillent les visiteurs. Ainsi le public pénètre un espace vivant et en-cours (en continuelle transformation). Ce type d'espace relationnel a comme ligne de conduite une méthode portée par les interprètes mais énigmatique pour les spectateurs. De manière générale, je me demande ce que le corps raconte au-delà des codes.

Si, comme le dit Giorgio Agamben, la danse est le support par excellence des gestes et la preuve d'une large communicabilité entre les humains, la puissance de ce langage sauvage est-il plus complet que l'impérialisme des mots? Je m'efforce à répondre à cette question principalement avec le corps.

Je vois dans le geste, un outil magique, fertile et impossible à chosifier – par extension il est post-colonial. Le corps peut-il réfléchir, partager ses pensées et donner à voir sa mémoire ? Naturalizaçao, est un laboratoire pénétrable qui engendre du mouvement, de l'écriture et du son dans plusieurs corps simultanément. Il interroge en particulier la notion de sauvage qui est en nous, autour de nous mais surtout entre nous, sans pour autant revendiquer le « naturel » comme pureté absolue. Si la danse est le support par excellence des gestes, son mouvement peut-il faire ressurgir des souvenirs, des figures reconnaissables et/ou du signifiant ? Naturalizaçao tente de révéler la richesse et la fertilité du sauvage dans le cadre d'une exposition. Il valorise la fragilité des gestes non-domestiqués.
Les vitrines de la galerie Zsenne confronteront à la contradiction d'être exposé pendant une durée indéterminée tout en cherchant la nature du sauvage.
J'invite les visiteurs à distinguer la barbarie (et l'étrangeté) du sauvage – de ce qui pousse sans être cultivé, de ce qui n'est pas domestiqué.

Pour garder des traces de l'émergence de certains gestes significatifs, je les répertorie et les collectionne dans un tableau sous forme de dessins et de mots. Tâche sûrement impossible ou biaisée mais qui interroge le fait d'exposer et de définir.

Du 4 au 8 avril 2017 ce laboratoire était fermé mais visible à travers les vitrines, pour former de nouveaux interprètes tout en les plongeant dans une atmosphère fragilisante. Du 24 au 30 juillet 2017 les portes de la galerie Zsenne seront ouvertes et le laboratoire pénétrable. 

Lors de ma résidence à Zsenne, j'ajouterai certains éléments au projet Naturalizaçao. Premièrement, pour pouvoir faire durer l'exposition pendant sept jours consécutifs, je multiplierai le nombre d'interprètes. La méthode restera la même mais chaque personne pourra sortir et rentrer dans le travail au moment où il le sent grâce à la mise en place de rituels d'entrée et de sortie.

Ensuite, les mouvements seront inspirés par des vidéos de pratique spectaculaire empruntés dans le cadre du cirque, du sport et du zoo. Ainsi les performers pourront identifier les gestes (formels) qui sont de l'ordre du spectacle et ceux qui appartiennent à leur souvenir propre. Aussi, le temps qui passe sera visible par l'évolution du catalogue que je compléterai de jour en jour en observant les gestes et les mots de chacun.